Comment dire ce qu’est un atelier d’écriture, comment le mettre en mot pour ceux qui ne l’ont pas vécu ? Comment partager cette aventure ? Nous pouvons y mettre des mots, des images, des textes issus d’ateliers… Rien ne vaudra l’expérience intime et collective.
Ecrire, pour Yves Béal
C.Rousset – Colette Charlet – Josette Minière – G. Desmée – M.F. Pardillos. (lire l’article « les orientations de l’atelier d’écriture » )
L’atelier d’écriture, est un lieu de désaliénation, de construction de pouvoirs et de savoirs. De par la conduite des animateurs et le dispositif des consignes, l’atelier casse les rapports de subjugation
– aux modèles dominants de l’écriture,
– aux représentations de l’image de l’écrivain, celui-ci devient un travailleur des mots dont on s’approprie les problématiques.
– au maître : les animateurs s’interdisent tout jugement de valeur, toute remarque personnelle, parce que le dispositif est pensé, conçu pour que chaque participant prenne pouvoir sur lui-même et investisse selon son expérience, son imaginaire, sa langue.
Pour nous, l’atelier est la forme éphémère où chacun prend les savoirs qu’il s’y construit en fonction de son cheminement pour assumer, s’il le désire, un projet personnel: des projets d’écriture peuvent naître ou tout autre appropriation diversifiée (autre rapport à l’écrit, au livre, à soi-même, dans un rapport désaliéné à la langue). (in « l’atelier d’écriture, le pouvoir d’écrire », 1993)
Dominique Grandière (lire l’article « évaluer l’écriture » )
Les ateliers n’ont pas pour fonction d’apprendre aux participants à produire des textes comme les surréalistes ou toute autre »école » littéraire. Ils n’induisent à proprement parler aucune forme d’écriture, parce que comme toute démarche du GFEN, ils n’ont pas pour but de »former » ceux qui y participent, mais de leur ouvrir un champ d’investigation entièrement fondé sur leur propre activité de production au cour de l’atelier. (in « l’atelier d’écriture, le pouvoir d’écrire », 1993 )
Michel Ducom (lire l’article « Le pouvoir d’écrire » )
L’atelier est un ensemble construit, élaboré, destiné à ce que chaque participant se réapproprie pour un temps donné l’acte d’écrire […] En tant que dispositif didactique, il est donc bien une béquille à l’acte d’écrire, déclencheur indispensable, mais béquille quand même, de la même nature que la moindre consigne que se donne un écrivain, pour en général l’abandonner ou la remplacer assez vite. […]Il est donc dangereux par son dispositif […] Pour assurer son rôle et ne pas empêcher ce qu’il se propose de mettre en œuvre, il doit porter en lui-même la mise en cause radicale de son propre dispositif. (in « l’atelier d’écriture, le pouvoir d’écrire », 1993)
Pierre Colin (lire l’article « L’égalité, une pédagogie de l’imaginaire » )
Les ateliers d’écriture sont des démarches. Ils procèdent par déconstruction-reconstruction permanente. Jusqu’à ce qu’un principe organisationnel se fasse jour pour l’écrivant, donnant des pistes pour mettre en mots l’imaginaire.
Un atelier est donc un ensemble de consignes constituées en système de contraintes libératoires permettant des cheminements libres dans un corps à corps avec la matière rebelle de la langue. (in « l’atelier d’écriture, le pouvoir d’écrire », 1993)
Quelques idées reçues sur l’atelier d’écriture (Dialogue 108 Sylvie Cordesse Marot)
L’objectif de cet article est de donner à des collègues les moyens de transposer ces dispositifs à leur contexte d’enseignement et de créer leurs propres consignes à travers : une analyse d’ateliers d’écriture, une réponse à quelques idées reçues sur l’atelier d’écriture, la publication d’un dispositif inédit.