Pierre Colin (Lire l’article « Le temps d’écrire » )
Poésie : du grec poiêsis, action ; la langue du désir et du plaisir par excellence, au-delà de toute science, ou alors science des sciences qui par le souffle, le rythme même de la vie, tendresse et puissance, investit et recrée en permanence l’homme et le monde. Poésie, dont le champ d’investigation est immense, depuis les rituels qui se jouent dans « les sous-sols de l’instant », jusqu’aux mythes fondateurs de l’humanité et aux légendes du futur. (in « l’atelier d’écriture, le pouvoir d’écrire », 1993)
Pierre Colin (Lire l’article « Etudier la langue, c’est étudier l’homme » )
Dans la poésie, il y a une forme de pensée qui est subversive d’avenir pour les citoyens. (in « l’atelier d’écriture, le pouvoir d’écrire », 1993)
Dominique Grandière (Lire l’article « Evaluer l’écrit ? Quel gag » )
Il est intéressant de voir, parce que cela a des conséquences pédagogiques, que les questions sur l’écriture naissent à partir de la pratique de l’écriture poétique, c’est à dire dans un premier temps par une remise en cause radicale de la transparence de la langue et de son adéquation au réel qu’elle est censés représenter. Plus que de la rigueur formelle, la poésie se délivre de l’a priori du sens, et s’en va à la pêche à d’autres sens, armée de mots, dans des territoires interdits. Protégée aussi par ses mots. (in « l’atelier d’écriture, le pouvoir d’écrire », 1993)
Pierre Colin (Lire l’article « La guerre des imaginaires » Dialogue n°117 )
La lecture d’un texte poétique peut se présenter comme une dialectique entre l’univers du sujet et celui du texte. Le « désir inconscient » de l’auteur et celui du lecteur se rencontrent. « La métaphore, les déplacements, figurent dans l’écriture comme trace littérale de l’origine, c’est-à-dire du plus inaccessible des désirs de l’écrivain… Il touche ainsi le manque essentiel en chacun de nous et met en mouvement le désir inconscient », écrit Octave Mannoni. « La communication poétique se fait alors quand le désir d’écrire et sa contrepartie, le désir de lire, suivent assez fidèlement ce qui ne veut pas dire clairement – sous les leurres, le cheminement du désir inconscient lui-même. »
Michel Cosem (Lire l’article « Débat avec Michel Cosem » )
En poésie le travail est plus immédiat. Avec cinq lignes, six lignes, sept lignes, on peut faire un poème. Mais la poésie est la forme la plus achevée du langage. Par les métaphores, la lecture du poème rompt avec la lecture aliénée. Le poème est l’outil essentiel de la communication. C’est par la poésie que la communication est la plus profonde, la plus efficace. La rencontre de deux imaginaires provoque la modification des expressions singulières.
La poésie peut être investie dans n’importe quel type d’écriture.[…]
La poésie est pour les enfants un langage qui leur permet de devenir adultes, de découvrir le monde. Il faut lever pour cela les différents barrages qui se sont formés pour nous empêcher de »com-prendre » la poésie. (in « l’atelier d’écriture, le pouvoir d’écrire », 1993)