Les ateliers d’improvisation poétique orale sont une forme récente de création poétique qui retrouve pourtant ce qui a sans doute été à l’origine de la poésie dans les langues humaines : l’invention, le jeu, l’imaginaire. Ce sont des ateliers qui utilisent la voix.
Improviser comme on peut parce que marre des pensées toutes faites de nos défaites de nos fêtes convenues faites donc de l’improvisaction poétique d’aujourd’hui pour des temps qui changent les autres aussi improvisent sur notre dos et font semblant de contrôler le bateau.
Tous capables d’improviser ensemble le printemps sinon résolument seuls. Les ateliers d’improvisation poétique orale du GFEN comportent des temps d’engagement personnel dans l’acte d’improvisation facilités par une animation attentive et un retour sur le travail accompli afin que les participants puissent prendre distance et comprendre les éléments mis en jeu. Ces ateliers ne sont ni thérapeutiques, ni analytiques, ils travaillent les processus de création. Ils sont dans le prolongement de la longue expérience du GFEN en ateliers d’écriture adulte et enfant, mais ce ne sont pas des ateliers d’écriture.
Méryl Marchetti
A propos d’improvisation poétique orale « Ce qui fait résistance constitue justement un problème d’écriture à partir duquel on peut improviser et construire. Solo, duo, trio… collectif, le posent de manière différente. Dans un collectif en train d’improviser un texte, ceux qui se trouvent à l’aise peuvent « parler » sans fin et sans écoute des autres, mais celui qui se tait et bute est justement celui qui « écrit» et donne le matériau que le collectif va pouvoir transformer, faire évoluer. Sa résistance, une fois que les autres s’en emparent, devient un problème d’écriture qui oblige chacun – même le plus « fluide » – à ne pas retomber bien droit dans ses bottes mais à essayer de l’autre, à s’ignorer et donc s’inventer. Comme tout atelier d’écriture, l’atelier d’improvisation poétique orale passe par un aller-retour entre l’individuel et le collectif (solo, duo, petit groupe, grand groupe) qui permet de comprendre, à travers ces situations que ce que nous percevons a priori comme erreur, fragilité, hors-sujet, difficulté, nous porte bien plus loin que ce que nous imaginions. »
Méryl Marchetti, (Lire l’article « 5 Proportions de l’improvisation » cahiers de poèmes 73 )
Le travail physique que suppose la propulsion directe du texte en présence de ses destinataires s’est largement institutionnalisé, effaçant derrière des réoccupations esthétiques –quel style accroche le mieux et permet de surmonter la « rupture entre poésie et public », quelle stratégie de communication et d’occupation du terrain, quelle identité physique et sonore doit donner l’auteur– le poème, se libérer par la transformation de son langage.
Vos travaux croisent ma démarche (au Labo de Lettres depuis 1998, à Montréal, en France et ailleurs) et je serai heureuse de vous rencontrer.
Bonnes salutations